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La grippe H1N1 finit en coûteuse fumée

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Dix-neuf millions de doses ont déjà été  détruites et 9,3 millions le seront d’ici au 30 novembre.

Dix-neuf millions de doses ont déjà été détruites et 9,3 millions le seront d’ici au 30 novembre.
© Djordje Kojadinovic / Reuters
Virginie Le Guay

Selon la Cour des comptes, les vaccins ont coûté 382,7 millions d’euros à l’Etat français

C’est la fin d’un mauvais souvenir pour Roselyne Bachelot. D’un épisode malheureux sur lequel elle n’aime pas revenir : la commande, en juillet 2009, de 94 millions de vaccins afin de faire face à la pandémie annoncée de grippe H1N1. Un chiffre astronomique que la ministre de la Santé de l’époque, qui n’avait pas hésité, à titre d’exemple, à se faire vacciner devant les caméras, avait justifié par les prévisions alarmistes des épidémiologistes. La grippe A s’étant finalement – et heureusement – révélée moins grave que prévu, les Français n’avaient été que 6 millions à se faire vacciner ! Pour écouler ce stock, Mme Bachelot avait, dès le mois de janvier 2010, annulé auprès des laboratoires pharmaceutiques la livraison de 50 millions de doses encore non payées. Un dédommagement de près de 48 millions d’euros avait été versé aux laboratoires. Douze millions de doses ont été données à l’OMS. Quelques ventes « marginales » (environ 310 000) ont été effectuées vers le Qatar ou Monaco.

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Les Français n’avaient été que 6 millions à se faire vacciner !

Le reste – 19 millions de doses – est depuis progressivement incinéré dans des usines spécialisées sous le contrôle de l’Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) que dirige, depuis le 17 octobre 2008, Thierry Coudert, l’ex-directeur de cabinet de Brice Hortefeux, du temps où ce dernier était à l’Immigration. Aujourd’hui, il reste encore 9,3 millions de vaccins qui devraient tous être brûlés d’ici au 30 novembre. Dans un rapport, la Cour des comptes avait évalué à 382,7 millions d’euros le coût de ces vaccins pour l’Etat. Une somme que Thierry Coudert relativise. « Souvenez-vous du vent de panique qui soufflait à l’époque. Tout était envisagé, y compris de fermer les aéroports ! Roselyne Bachelot a fait jouer le principe de précaution. Que n’aurait-on pas dit si elle ne l’avait pas fait ? » De fait, de nombreux pays avaient emboîté le pas à la France. La Grande-­Bretagne avait commandé 2 doses par personne. Virginie Le Guay

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