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High-tech

La crypto-monnaie Bitcoin consomme plus d'électricité que 159 États dans le monde

Le cours du Bitcoin s'envole... et son coût énergétique aussi. Une étude révèle que la crypto-monnaie a nécessité 30,25 TWh d'électricité en 2017, une consommation supérieure à celle de 159 pays.

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Une unité de Bitcoin vaut désormais plus de 10.000 dollars. Un envol spectaculaire qui n'est pas sans conséquences énergétiques.

Une unité de Bitcoin vaut désormais plus de 10.000 dollars. Un envol spectaculaire qui n'est pas sans conséquences sur sa consommation d'électricité.

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Portée par la spéculation, la valeur de la crypto-monnaie Bitcoin a dépassé la barre des 10.000 dollars (environ 8.400 euros) par unité fin novembre 2017. Mais en même temps que son cours monétaire, c'est aussi sa consommation électrique qui s'envole. Un phénomène qui tient avant tout à la nature décentralisée de la crypto-monnaie (et en particulier de la technologie blockchain) : chaque échange financier doit être validé par les différents ordinateurs du réseau qui sont intervenus plus tôt dans la chaîne de transactions. Cela passe par le calcul d'une preuve cryptographique, exigeant une grande puissance de calcul. Au total, 30,25 TWh ont été consommés pour le Bitcoin cette année, soit une puissance instantanée de 3,4 GW. Cela représente plus que la consommation nationale de 159 pays (représentés ci-dessous), dont par exemple le Maroc, la Hongrie, ou encore le Liban ! C'est ce que relate une étude du site Digiconomist, s'appuyant sur les derniers chiffres de l'Agence internationale de l'Energie

 

Un réseau décentralisé qui consomme plus que les transactions bancaires classiques

Le Bitcoin ne représenterait toutefois que 6,74% de la consommation électrique française, mais il faut rappeler que la France est le 10e pays à consommer le plus d'électricité au monde, derrière la Corée du Sud et devant le Royaume-Uni, selon des chiffres de 2014. Mais la même comparaison, appliquée à d'autres pays, est moins flatteuse : le réseau de crypto-monnaie représenterait plus de 41% de la consommation électrique autrichienne et plus de 2000% (!) celle du Mali. Mais moins d'1% de celle de la Chine, le pays qui recense le plus de "fermes à Bitcoin"...

INCITATION. Qu'appelle-t-on une "ferme" (ou mine) de Bitcoin ? En réalité, le calcul de la preuve cryptographique, qui sert à attester de la validité d'une transaction et de s'assurer qu'elle n'a pas été falsifiée par un petit malin (qui pourrait par exemple chercher à s'octroyer un crédit de Bitcoins) en remontant l'historique des transactions précédentes, peut être réalisé par n'importe quel ordinateur. Au bout d'un certain nombre de validations, l'ordinateur reçoit une récompense en Bitcoin. Une sérieuse incitation qui a présidé à la création, au cours des 5 dernières années, de réseaux d'ordinateur exclusivement dédiés à cette fin... Mais l'opération n'est rentable que tant que le cours du Bitcoin est haut, et le coût de l'électricité suffisamment faible. Aujourd'hui, en moyenne, ces "cyber-mineurs" doivent ainsi reverser 60% de leurs gains en approvisionnement d'électricité.

Plus énergivore que les transactions bancaires classiques

C'est ainsi la structure même de la technologie blockchain qui la rend à ce point énergivore. Afin de prouver ce point, Digiconomist a comparé le coût du Bitcoin à celui d'un système de transaction bancaire classique comme VISA. Résultat : la consommation électrique du Bitcoin équivaut à environ 56 fois celle du système VISA ! Et ce, sans même corriger le calcul par le nombre de transactions réalisées, plus important pour Visa. À méditer, à l'heure où l'on présente la blockchain comme révolutionnaire : les réseaux décentralisés ne feront des merveilles qu'à condition de concevoir de nouveaux algorithmes de validation plus efficaces.

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