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Santé

11 vaccins obligatoires : la moitié des Français opposés

Selon un sondage Odoxa, un Français sur deux est opposé à l'extension de l'obligation vaccinale annoncée par la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Et un sur quatre estime même que les risques encourus sont... supérieurs aux bénéfices !

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Vaccination

Les réfractaires pensent que le fait de rendre 11 vaccins obligatoires servirait avant tout les intérêts de l’industrie pharmaceutique.

© PHILIPPE DESMAZES / AFP

Début juillet 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn annonçait que 11 vaccins pour la petite enfance deviendront obligatoires dès 2018, jugeant la situation de la couverture vaccinale en France "intolérable". Aux 3 vaccins actuellement obligatoires (diphtérie, tétanos et poliomyélite) seront ajoutés ceux qui étaient seulement "recommandés" : coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoque C, haemophilius influenza B et pneumocoque. Mais la moitié de la population française s'oppose à cette mesure, révèle un sondage réalisé par Odoxa (1.011 personnes majeures représentatives de la population française) et publié le 20 juillet 2017. De plus, la défiance à l’égard de la vaccination aurait progressé depuis deux ans, met en avant le sondage : 39% estiment que les risques encourus sont supérieurs aux bénéfices, une progression de 12 points en deux ans !

"Les Français sous-estiment largement la proportion d’enfants de moins de 2 ans ayant déjà reçu ces 11 vaccins"

Les réfractaires sont majoritairement des femmes (57%), les 25-34 (56%) et ceux ayant un diplôme inférieur ou égal au BAC (52%), révèle le sondage. Première raison indiquée pour expliquer leur opposition à l'extension de l'obligation vaccinale : celle-ci servirait avant tout les intérêts de l’industrie pharmaceutique (pour 28% des réfractaires). Pourtant, si l'on considère le chiffre d'affaires mondial de l'industrie du médicament (913 milliards de dollars), le secteur des vaccins ne pèse pas lourd : il représente moins de 5% de ce total (42 milliards d'euros).

Est aussi évoquée par 21 % des réfractaires la dangerosité pour la santé des enfants - même si le lien entre vaccination et des maladies pointées du doigt, comme la sclérose en plaques, l'autisme et la myofasciite à macrophages, n'a pas été démontré -. 20 % d'entre eux pointe aussi un nombre "trop important" de vaccins, un même pourcentage pense que le choix doit être laissé aux parents. "Seuls" 8% doutent de l’utilité ou de l’efficacité de ces vaccins infantiles. 

Le sondage soulève une méconnaissance de la part des Français, qui pourraient expliquer leur opposition à une obligation vaccinale élargie : "ils sous-estiment largement la proportion d’enfants de moins de 2 ans ayant déjà reçu ces 11 vaccins", est-il indiqué. Ils estiment en moyenne cette proportion à 26% alors qu'elle est de 70% en réalité ! 

© Odoxa

Une confusion entre nombre de vaccins et piqûres ?

Les réfractaires aux vaccins sont particulièrement mal informés : ils estiment à 20% la proportion d’enfants de moins de 2 ans ayant déjà reçu ces 11 vaccins contre 33% chez ceux qui sont favorables à l'obligation vaccinale élargie. Peut-être la preuve d'une confusion entre le nombre de vaccins et de piqûres, une même injection regroupant plusieurs vaccins (par exemple : le ROR protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) ?

Le 17 juillet 2017, l'Unicef a publié un rapport révélant qu'un enfant sur dix dans le monde n'est pas vacciné. "La vaccination permet aujourd'hui d'éviter entre 2 et 3 millions de morts chaque année, de diphtérie, tétanos, coqueluche et rougeole", rappelait alors le Fonds des Nations unies pour l'enfance. Selon les dernières statistiques, 130 des 194 Etats membres de l'OMS ont atteint en 2016 le taux de couverture d'au moins 90% pour la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Mais huit pays ont encore un taux de vaccination inférieur à 50% : République centrafricaine, Tchad, Guinée équatoriale, Nigeria, Somalie, Soudan du Sud, Syrie et Ukraine.

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