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Michèle Rivasi : "Il ne faut pas que l’obligation vaccinale devienne le nouveau jackpot des laboratoires"

TRIBUNE – Michèle Rivasi est députée européenne EELV, biologiste agrégée et coauteure du livre "Le Racket des laboratoires pharmaceutiques et comment en sortir" (Les Petits Matins, 2015).

Rédaction JDD , Mis à jour le
La députée européenne EELV Michèle Rivasi.
La députée européenne EELV Michèle Rivasi. © Sipa

"La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé vendredi qu’elle envisageait d’élargir l’obligation vaccinale pour les enfants, la passant de trois vaccins (DTP) à onze. Ce passage en force, accompagné de propos fermant la porte à tout débat sur le sujet, est sidérant alors que s’accentue la défiance de nos concitoyens envers les vaccins (suite aux divers scandales sanitaires et à la multiplication des conflits d’intérêts dans ce domaine). La restauration de la confiance ne passe pas par l’infantilisation et le mépris des parents. C’est par la pédagogie, la transparence et l’argumentation que nous pourrons ramener la confiance en sortant de l’épidémie de conflits d’intérêt et en retrouvant une juste évaluation de la balance bénéfices-risques.

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Lire aussi : Chez Sanofi Pasteur, une épidémie de vaccins

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Je sais ce que les vaccins ont apporté en termes de progrès sanitaires au XXe siècle, de lutte contre la mortalité infantile… Je n’ai jamais remis en cause leur utilité. Je m’intéresse aux causes de cette défiance et tente d’y remédier en proposant des solutions. Je m’interroge aussi sur l’effet d’aubaine des vaccins pour l’industrie pharmaceutique : celle-ci compense la panne d’innovation thérapeutique majeure (en dehors des traitements anti-cancéreux) par la mise sur le marché de vaccins pas toujours utiles. Il faut savoir que le chiffre d’affaires de la "Big Pharma" dans cette catégorie d’activité est passé de 6 milliards d’euros en 2006 à 20 milliards en 2012 et à 42 milliards prévus fin 2016. Il ne faut pas que les vaccins deviennent le nouveau jackpot des laboratoires.

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On peut d’ailleurs s’interroger sur le cadeau fait aux laboratoires par une ministre qui a toujours été proche de l’industrie pharmaceutique et qui a même légitimé les conflits d’intérêts.

"Le tétanos du nourrisson reste à prouver"

Je préconise, avec les professeurs Philippe Even et Jacques Testart, de fonder la politique vaccinale des enfants sur : des données épidémiologiques nationales évaluant objectivement les besoins de chaque vaccination ; l'évaluation de l'efficacité des vaccins non sur les seules réponses anticorps immédiates, mais sur les réponses cliniques et les résultats épidémiologiques ; l'analyse objective recensée et démontrée des risques neurologiques, psychiatriques, articulaires et musculaires éventuellement associés, qui pourraient être liés, comme le montrent certaines études scientifiques, aux différents types d'adjuvants utilisés ; l'analyse de la présence de nanoparticules métalliques non déclarées, et en particulier de mercure, dans les vaccins ; l'étude des réponses immunitaires générales et cérébrales des nourrissons soumis de façon croissante à plusieurs vaccinations simultanées, alors que les réponses de leur système immunitaire ne sont peut-être pas matures et sont encore mal connues à cet âge.

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La décision de la ministre participe à attiser la crise de confiance

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L'âge de la nécessité vaccinale doit aussi être revu : le tétanos du nourrisson reste à prouver et la vaccination contre l'hépatite B n'est peut-être pas nécessaire à cet âge, puisqu'il s'agit d'une maladie sexuellement transmissible. Il faut enfin analyser l'opportunité d'associer chez le nourrisson des vaccins multivalents, les uns utiles (DTP) et d'autres qui le sont moins (oreillons, rubéole) ou d'efficacité mal démontrée et qui ne sauraient donc être rendus obligatoires.

La décision de la ministre participe à attiser la crise de confiance. Dans le domaine vaccinal, il faut convaincre, plutôt que contraindre."

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