Canton d'Uri

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Canton d'Uri
Blason de Canton d'Uri
Blason
Drapeau de Canton d'Uri
Drapeau
LémanLac de NeuchâtelLac de MoratLac de BienneLac de ThouneLac de BrienzLac de SempachLac de HallwilLac de BaldeggLac des Quatre-CantonsLac de ZougLac d'ÄgeriLac de ZurichLac de SihlLac de WalenstadtOberseeUnterseeLac MajeurLac de LuganoCanton du ValaisCanton de FribourgCanton de VaudCanton de NeuchâtelCanton du JuraCanton de GenèveCanton de BerneCanton de SoleureCanton de Bâle-CampagneCanton de Bâle-VilleCanton de LucerneCanton de NidwaldCanton d'ObwaldCanton d'ArgovieCanton de SchaffhouseCanton de ZurichCanton de ThurgovieCanton d'Appenzell Rhodes-ExtérieuresCanton d'Appenzell Rhodes-IntérieuresCanton de Saint-GallCanton d'UriCanton de SchwytzCanton de ZougCanton de GlarisCanton des GrisonsCanton du Tessin
Localisation du canton en Suisse.
Noms
Nom allemand Kanton Uri
Nom italien Canton Uri
Nom romanche Chantun Uri
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Entrée dans la Confédération
ISO 3166-2 CH-UR
Chef-lieu Altdorf
Districts Aucun
Communes 19[1]
Exécutif Conseil d'État (Regierungsrat) (7 sièges)[2]
Législatif Landrat (64 sièges)[3]
Conseil des États 2 sièges[4]
Conseil national 1 siège[5]
Démographie
Population
permanente
37 317 hab. (31 décembre 2022)
Densité 35 hab./km2
Rang démographique 25e
Langue officielle Allemand
Géographie
Coordonnées 46° 47′ nord, 8° 37′ est
Altitude Min. 434 m (Lac des Quatre-Cantons)
Max. 3 630 m (Dammastock)
Superficie 1 076,57 km2
Rang 11e
Liens
Site web www.ur.ch

Le canton d'Uri (UR, en allemand : Kanton Uri) est l'un des 26 cantons de la Suisse, membre fondateur de la Confédération. Son chef-lieu est Altdorf.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom du canton d'Uri proviendrait peut-être du celtique ure, signifiant « taureau », ou du vieil allemand « aurochs ». En tout état de cause, les armoiries traditionnelles du canton portent une tête de taureau.

Les habitants du canton sont appelés Uranais et Uranaises, c'est pourquoi les montagnes dans ce canton et aux alentours sont appelées les Alpes uranaises.

Géographie[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

Lac près du sommet du Sunnig Grat.

Le canton d'Uri est situé en Suisse centrale, entre le lac des Quatre-Cantons et le massif du Saint-Gothard, sur la partie nord des Alpes suisses. Il borde les cantons des Grisons au sud-est, du Tessin au sud, du Valais au sud-ouest, d'Obwald, de Nidwald et de Berne à l'ouest, de Glaris au nord-est et de Schwytz au nord.

Uri est un canton montagneux dont moins de la moitié du territoire est arable. Les forêts couvrent une partie significative du canton et les glaciers forment 20 % des terres non-arables. Les massifs des Alpes glaronaises et des Alpes lépontines sont partiellement situés sur le canton d'Uri. Le bassin principal du canton est celui de la Reuss et de ses affluents. La vallée de la Reuss héberge d'ailleurs la majorité de la population.

Uri culmine au Dammastock, à 3 630 m d'altitude[6], et son point le plus bas se trouve au bord du lac des Quatre-Cantons, à 434 m d'altitude[7]. Avec 1 076,57 km2, Uri est le onzième canton de Suisse par sa superficie[8].

Rivière Furkareuss, pont de pierre à Realp, commune d'Uri voisine du Tessin.

Transports[modifier | modifier le code]

L'un des deux points d'accès au col du Saint-Gothard se trouve dans le canton d'Uri, si bien que la question des transports est importante pour la région depuis plusieurs siècles. Le tunnel ferroviaire du Saint-Gothard a été ouvert à la circulation en 1882 et son homologue routier en 1980, à peine moins d'un siècle plus tard. Dans le cadre des Nouvelles lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA), un nouveau tunnel ferroviaire destiné aux trains à grande vitesse a été mis en service en 2016. D'une longueur de 57 kilomètres, c'est actuellement le plus long tunnel ferroviaire au monde.

Climat[modifier | modifier le code]

Relevé météorologique du canton d'Uri pour la période 1981-2010.
Données Station jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Températures moyennes max. (°C) Altdorf[9] 4,3 5,7 10,5 14,6 19,5 22 24,2 23,4 19,4 14,9 8,8 5,3 14,4
Andermatt[10] −5,1 −4,6 −1,5 2,2 7,1 10,1 12,3 12 8,8 5,3 −0,7 −4,1 3,5
Gütsch, Andermatt[11] −3,2 −3,8 −2,3 0 4,9 9,6 12,7 12,7 9,4 6 0,1 −2,3 3,7
Températures moyennes min. (°C) Altdorf −2,3 −1,8 0,9 3,9 8,5 11,6 13,7 13,3 10 6,4 1,6 −1,3 5,4
Andermatt −10,6 −10,5 −6,8 −3,1 1,3 3,9 6,2 6 2,9 −0,3 −5,6 −9,2 −2,2
Gütsch, Andermatt −8,7 −9,2 −7,6 −4,9 −0,5 2,7 5,3 5,4 2,5 −0,4 −5,3 −7,7 −2,4
Précipitations (mm) Altdorf 68 65 77 84 113 132 145 148 109 77 86 79 1 186
Andermatt 121 115 122 125 146 132 126 132 148 124 144 116 1 552
Gütsch, Andermatt 137 118 126 120 132 120 120 132 118 95 118 117 1 453
Ensoleillement (heures) Altdorf 44 75 116 132 149 152 169 153 132 106 56 34 1 319
Andermatt
Gütsch, Andermatt 125 129 149 137 155 179 216 203 170 148 108 110 1 829
Source : MétéoSuisse.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mémorial à Guillaume Tell à Altdorf.
Sceau du canton d'Uri. Sceau extrait du traité de Fribourg signé en 1516 J//724/2.

Uri est mentionné pour la première fois en 732 comme possession de l'abbé de Reichenau. En 853, la région est donnée au couvent de Zurich par Louis II de Germanie.

En 1243, la région possède un sceau commun. En 1274, ce privilège est reconnu par l'empereur Rodolphe Ier. En , Uri signe le pacte fédéral avec les cantons de Schwytz et de Nidwald, jetant les bases de la Confédération des III cantons, première étape de formation de la Suisse.

Au cours du siècle suivant, Uri cherche à s'étendre vers le sud. Le canton participe à la victoire contre les Autrichiens à Sempach en 1386. Il annexe la vallée d'Urseren en 1410.

Au XVIe siècle, la région résiste à la Réforme et reste catholique.

Pendant la République helvétique, entre 1798 et 1803, Uri est intégré au canton de Waldstätten, mais retrouve son indépendance après l'acte de médiation. Toutes les tentatives de réforme religieuse ou constitutionnelle sont combattues. Pour cette raison, Uri rejoint en 1815 la ligue de Sarnen. En 1845, le canton est l'un des membres du Sonderbund, une ligue catholique séparatiste, défaite par la Confédération suisse en 1847.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Logo du canton.
Obligation du Canton d'Uri en date du 31 decembre 1879.

Généralités[modifier | modifier le code]

La première constitution d'Uri date de 1888, révisée en 1929 lors de l'abolition de la Landsgemeinde, assemblée populaire publique. Le canton comprend 20 territoires auto-administrés. Sa capitale est Altdorf. La constitution actuelle date de 1984[12].

Représentation fédérale[modifier | modifier le code]

Uri possède deux représentants au Conseil des États et, du fait de sa faible population, un seul député au Conseil national.

Pouvoir législatif[modifier | modifier le code]

Le Landrat est le détenteur du pouvoir législatif du canton d'Uri. Il possède 64 membres, élus pour quatre ans. Les communes possédant au moins trois sièges les élisent à la proportionnelle ; les communes moins peuplées les déterminent au scrutin majoritaire. En général, les sessions du Landrat durent deux jours et se produisent jusqu'à six fois par an. Elles sont publiques[13].

Les modifications des lois et de la constitution se font nécessairement par votation populaire. Les décisions du Landrat peuvent être dénoncées par au moins 300 électeurs, les soumettant alors à un référendum. L'adoption, modification ou abolition de lois, décisions ou de parties de la constitution peuvent également être initiées par l'initiative populaire de 300 électeurs, conduisant là encore à une votation populaire. Il est également possible de renvoyer un officiel de cette façon.

Le tableau suivant donne la composition du Landrat pour les années 2000, 2004, 2008 et 2012 :

Parti 2012 2008 2004 2000
PDC 23 24 29 30
UDC 14 18 9 4
PRD 16 12 16 20
PS et verts 11 10 10 10

Pouvoir exécutif[modifier | modifier le code]

Le pouvoir exécutif est détenu par les sept membres du Conseil d'État, élus directement par les électeurs du canton pour quatre ans. Le Conseil est présidé par le Landaman ; lui et son suppléant, le Landesstatthalter, sont élus pour deux ans.

Pouvoir judiciaire[modifier | modifier le code]

Le canton d'Uri possède deux districts judiciaires : Uri et Ursern. La cour d'Uri possède 10 membres et siège à Altdorf, celle d'Ursern possède 7 membres et siège à Andermatt. Altdorf héberge également la haute cour cantonale, composée de 13 membres. Les juges du canton sont directement élus par le peuple[14].

Communes[modifier | modifier le code]

Communes du canton d'Uri (2021).

Le canton d'Uri est composé de 19 communes dont Altdorf qui est la seule à s'approcher du seuil statistique de 10 000 habitants définissant le statut de ville, mais ne compte pas de district.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Au 31 décembre 2022, le canton d'Uri compte 37 317 habitants, soit 0,4 % de la population totale de la Suisse. Seul le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures est moins peuplé. La densité de population atteint 35 hab/km2[15]. Du fait de la topographie du canton, les trois quarts de la population sont concentrés dans la vallée de la Reuss.

Au Moyen Âge et jusqu'au XVIIIe siècle au moins, les habitants du canton d'Uri, et particulièrement ceux de la vallée d'Urseren, se disaient être les descendants des Ostrogoths qui furent contraints de quitter l'Italie dans les années 550, lorsque leur royaume fut définitivement détruit par le général byzantin Narsès[16].

Évolution de la population cantonale entre 1850 et 2020[17],[18].

Religion[modifier | modifier le code]

85 % de la population revendique l'appartenance au catholicisme romain, 6 % au protestantisme[19].

Culture locale[modifier | modifier le code]

Emblèmes[modifier | modifier le code]

Le canton d'Uri a pour emblèmes un drapeau et un blason. Les armoiries d'Uri se blasonnent : D’or au rencontre de taureau de sable, bouclé et lampassé de gueules[20].

Langue[modifier | modifier le code]

La langue officielle du canton est l'allemand. 93,5 % de la population le parle comme langue principale[21]. Le dialecte parlé dans le canton d'Uri appartient à l'alémanique supérieur[réf. nécessaire].

Traditions rurales[modifier | modifier le code]

Le canton possède un savoir-faire particulier pour les clôtures en bois. Attestée depuis au moins 150 ans, cette technique locale consiste à confectionner des poteaux où sont pratiqués des percements carrés afin de pouvoir y glisser de grands barreaux horizontaux amovibles. Ils font l'objet de restauration grâce à l'action de Pro Natura[22].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Toffen - Zybachsplatte, supplément, t. 6, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, (lire en ligne), « Uri (Canton de) », p. 113-137.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Gemeinden », sur Canton d'Uri (consulté le )
  2. (de) « Regierungsrat des Kantons Uri », sur ur.ch (consulté le )
  3. (de) « Behörden > Landrat », sur ur.ch (consulté le )
  4. « Liste des conseillers aux États par canton », sur parlement.ch (consulté le )
  5. « Liste des conseillers nationaux par canton », sur parlement.ch (consulté le )
  6. « Les points culminants des cantons suisses » [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  7. (de) Hans Graber, « Geografie: Die Hochs und Tiefs der Kantone », sur Luzerner Zeitung (consulté le ).
  8. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  9. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Altdorf » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
  10. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Andermatt » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
  11. MétéoSuisse, « Normes climatologiques Gütsch, Andermatt » [PDF], sur meteosuisse.admin.ch (consulté le ).
  12. (de) [PDF] « Kantonsverfassung »
  13. (de) « Kanton Uri: Porträt des Landrats », Canton d'Uri (consulté le )
  14. (de) « Kanton Uri: Porträt der richterlichen Behörden », Canton d'Uri (consulté le )
  15. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  16. Johann Georg Altmann, État et délices de la Suisse ou Description historique et géographique des treize cantons suisses et de leurs alliés, S. Fauche, 1778. Extrait
  17. « Population résidante de la Suisse, par grande région et canton, de 1850 à 2000 » [xls], sur www.ge.ch (consulté le ).
  18. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur bfs.admin.ch (consulté le ).
  19. « Religions », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
  20. « Drapeaux des cantons de Suisse », sur touslesdrapeaux.xyz (consulté le )
  21. « Langues », Office fédéral de la statistique, (consulté le )
  22. Swissinfo, 6 octobre 2023, Anna Hug : "Les clôtures en bois uniques du canton d'Uri"[1]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anselm Zurfluh, Un monde contre le changement, une culture au cœur des Alpes, Uri en Suisse, XVIIe – XXe siècles, Paris, Économica, , 275 p..