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Les ratés des ampoules basse consommation

Vie quotidienne, formalités... "Le Monde" répond aux questions des lecteurs.

Par Michaëla Bobasch

Publié le 05 avril 2008 à 12h38, modifié le 08 décembre 2008 à 18h33

Temps de Lecture 3 min.

Censées remplacer l'éclairage à incandescence en 2010, les ampoules basse consommation ne sont pas toujours appréciées de nos lecteurs.

L'ampoule fluorescente compacte "basse consommation" se présente sous la forme d'un tube miniaturisé replié ou torsadé, parfois recouvert d'un bulbe de verre pour lui donner la forme d'une lampe traditionnelle. Le tube est accolé à un culot équipé de composants électroniques (appelé "ballast") adaptable aux luminaires standards. Elle consomme quatre à cinq fois moins d'électricité que la lampe à incandescence, et dure huit fois plus longtemps. Mais elle est aussi dix fois plus chère, en raison notamment d'une "taxe antidumping" de 66,1 % sur les fabrications chinoises, vietnamiennes, philippines et pakistanaises, majoritaires sur le marché.

Simone, notre lectrice, nous fait part de sa perplexité. Sur chaque emballage, sont indiquées la puissance de la lampe et l'équivalence pour une ampoule à incandescence. Or, constate-t-elle, "chez Philips, il faut 18 watts basse conso pour faire 100 watts classiques ; chez Osram, il en faut 20, et 23 selon le tableau de correspondance sur le site de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Qui croire ?"

Selon Hervé Lefebvre, de l'Ademe, le rapport serait de 4,6. Il faut donc multiplier le nombre de watts basse consommation par 4,6 pour obtenir la puissance équivalente. Les 23 watts de l'Ademe (23 × 4,6 = 105) sont donc plus proches de la réalité que les 18 watts des fabricants cités par notre lectrice. Mais ces derniers ont choisi de simplifier ce calcul en multipliant par 5. Pour eux, 20 watts basse conso équivalent donc à 100 watts.

Chez Philips, Christophe Bresson précise que "l'intensité lumineuse dépend aussi de la performance de l'électronique embarquée dans le ballast". L'indication de l'intensité lumineuse en "lumen" (unité de flux lumineux), rendue obligatoire par la réglementation européenne, devrait permettre une comparaison plus exacte de l'efficacité des tubes.

Mais, en réalité, il existe une certaine approximation : ainsi, une ampoule à incandescence de 100 watts émet 1 200 lumens, contre de 1 040 à 1 160 lumens pour une "basse consommation" de 20 watts. A l'Agence française de l'éclairage (AFE), on indique qu'une norme est en préparation.

Notre lectrice trouve aussi que la qualité de l'éclairage est peu satisfaisante : "Dans mon salon, j'ai remplacé deux lampes de 100 watts classiques sous abat-jour par des lampes basse conso de 18 watts. Or l'intensité de la lumière est moindre, et, de plus, jaunâtre." Selon M. Bresson, la qualité de la poudre fluorescente utilisée dans les ampoules conditionne l'aspect de la lumière : chaude ou froide. Cette indication figure de plus en plus souvent sur l'emballage.

En outre, on constate qu'il faut parfois jusqu'à deux minutes) pour que les lampes donnent leur pleine puissance et qu'elles éclairent parfois mal par basse température. Or, selon la Charte de qualité de la Commission européenne, il faudrait que 80 % du flux lumineux soit émis dans les vingt secondes. Enfin, les allumages répétés restreignent la durée de vie d'une ampoule fluocompacte. Il faut donc éviter de placer celle-ci sur minuterie - en ce cas, il faut prendre un modèle spécial. Et surtout, ne jamais la brancher sur un variateur de lumière.

Dernier inconvénient, les lampes basse conso usagées doivent être éliminées selon une procédure spéciale, car elles contiennent une faible quantité de mercure pour faire rayonner les poudres luminescentes. Les vendeurs doivent reprendre les ampoules cassées, et Recylum, éco-organisme émanant des fabricants, se charge de les recycler. Une taxe de 0,25 euro est incluse dans le prix.

Une récente étude du Centre de recherche et d'information indépendante sur les rayonnements électro-magnétiques (Criirem) aurait mis en évidence une pollution électro-magnétique émanant des ampoules fluocompactes à une distance inférieure à 20 cm. Un fabricant (Altech à Monaco) a d'ores et déjà axé sa publicité sur un filtre antiradiations inclus dans le ballast.

La méthodologie de l'étude du Criirem est contestée par les industriels. C'est pourquoi des expérimentations seront réalisées prochainement par l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement (Afsset), qui travaille à la mise au point d'un protocole d'essais.


Sites : www.guide-topten.com ; www.malampe.org

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