Iter: la livraison des premières pièces du réacteur prévue en 2018 selon Bernard Bigot

  • AFP
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Le chantier d'Iter, dans le sud-est de la France, "avance" après avoir connu d'importants retards, et la livraison des premières pièces du réacteur est prévue en 2018, a indiqué jeudi le directeur général d'Iter Organization, Bertrand Bigot.

Ce chantier, qui a pour ambition de maîtriser la fusion nucléaire, "avance" et "pousse toutes les technologies aux frontières de ce qui est possible", a déclaré à l'AFP le Français Bertrand Bigot, qui a repris en mars 2015 la barre du projet et mené une opération vérité sur les délais et les coûts, dont l'ampleur a surpris les partenaires du projet.

M. Bigot a précisé que "début 2018 aura lieu le début du pré-assemblage du tokamak", l'immense chambre de confinement magnétique où se produira l'expérience de fusion nucléaire, en cours de construction à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône). Le 16 juin, le conseil Iter, où siègent les représentants des partenaires du projets, a validé un calendrier prévoyant le production test d'un premier plasma (gaz chaud électriquement chargé) dans le réacteur en 2025, et non en 2020, comme prévu initialement.

"Fin 2035 on commencera à faire de la vraie production d'énergie de fusion, et le réacteur fonctionnera à pleine puissance, à 500MW, fin 2036", et non en 2025-2027 comme précédemment envisagé, a déclaré M. Bigot, ancien patron du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) français.

"Tous les pays avaient conscience, même s'il n'en avaient pas les éléments précis d'appréciation, que le calendrier initial n'était pas réaliste (...) tous les pays ont été d'une certaine manière soulagés d'apprendre que maintenant c'était un vrai calendrier", "crédible" et "faisable", a-t-il ajouté, qualifiant le calendrier précédent d'"affichage politique". Corollaire de ces retards cumulés: le coût d'Iter a flambé. Estimé au départ à 5 milliards d'euros, il est désormais évalué à 18,6 milliards (2007 à 2035), dont "à peu près 8 milliards d'euros" apportés par l'UE, selon M. Bigot.

Objet d'un traité international signé à l'automne 2006, Iter a pour ambition de reproduire sur Terre l'énergie illimitée qui alimente le Soleil et les étoiles. L'espoir est de pouvoir faire de la fusion nucléaire l'une des énergies de demain. Iter est financé par sept partenaires - Union européenne, Etats-Unis, Russie, Japon, Chine, Inde, Corée du Sud, essentiellement en "nature": les partenaires fournissent à l'organisation les équipements et pièces nécessaires à la construction. Quarante-cinq pour cent de cet investissement public est à la charge de l'Europe (les 28 pays de l'UE plus la Suisse).

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